Batman Arkham Knight : la références des adaptations de comics sur consoles ?

image rocksteady batman arkham knight

Depuis sa sortie il y a déjà quelques mois, Arkham Knight, le troisième volet de la saga initiée par Rocksteady (si on excepte bien sûr Arkham Origins édité par Warner) a déjà fait couler beaucoup d’encre. Cette conclusion, porteuse de toutes les attentes, se devait d’être épique, haletante et posséder une durée de vie conséquente, tout en continuant à respecter l’univers désespéré du chevalier noir. Alors pari réussi ? Oui, mais…

Le studio Rocksteady connaît son affaire depuis le premier Arkham et on sent un plaisir communicatif à revenir avec eux dans cette bonne vieille ville de Gotham, désormais entièrement ouverte et théâtre d’affrontements dantesques. Batman a encore évolué depuis ces dernières aventures, est plus dangereux que jamais. Son équipement s’est enrichi, les combats sont toujours aussi dynamiques et il peut désormais chevaucher sa Batmobile pour affronter les hordes d’adversaires lancés à ses trousses.

La Batmobile justement, symbole récurrent et indispensable de l’univers Batman, avait jusqu’ici brillé par sa totale absence. Justice lui est donc rendue dans ce dernier volet mais au bout de quelques heures de jeu, force est de reconnaître que sa présence abusive, ressemble à une fausse bonne idée. Non pas que son rendu graphique ne soit pas à la hauteur ou que sa prise en main soit désagréable et ce, malgré quelques petits défauts durant les poursuites ou les combats en mode chars mais rien de grave. Non, le vrai problème est que Rocksteady semble avoir été si heureux d’enfin pouvoir l’intégrer au gameplay qu’ils l’ont finalement trop utilisé en particulier dans la première partie du jeu, au risque de frôler l’overdose et donc la lassitude du joueur qui préférera en revenir aux déplacements aériens classiques, toujours aussi tripants et qui plus est, plus rapides.

Mais il serait dommage de bouder son plaisir pour autant car outre les décors splendides concoctés par le studio (pour lesquels il est appréciable de faire régulièrement des pauses afin de les admirer pleinement), Arkham Knight nous gratifie du meilleur scénario depuis le début de la saga. Si Arkham Asylum disposait d’un scénario simple, il posait au moins les bases de la saga et surprenait à l’époque par ses audaces visuelles et son respect des comics. Depuis Arkham City et Origins sont passés par là et même si l’univers était toujours respecté, il faut avouer que leurs scénarios avaient tendance à s’essouffler au fur et à mesure des intrigues. Ici, c’est l’inverse. Démarrant doucement, l’aventure nous entraîne de surprise en surprise, atteignant des sommets de noirceur dont l’audace prouve que si Rocksteady respecte l’univers de Batman, c’est aussi pour mieux se l’approprier et en briser les codes. Une démarche artistique bienvenue qui a commencé avec la mort du Joker dans Arkham City et se poursuit ici, Arkham Knight en étant une suite directe.

image screenshot batman arkham knight

Niveau durée de vie, rien à redire. La quête principale est longue et s’enrichit d’une quinzaine de quêtes secondaires supplémentaires. Certaines sont longues, d’autres assez courtes. La moitié peut s’avérer en outre répétitive mais comme on peut régulièrement switcher entre elles et la quête principale, la crise de nerfs s’évite généralement de justesse. Pour les plus hardcore, signalons le retour prévisible de l’Homme Mystère et sa flopée d’énigmes tordues qui monte ici à… 243 ! De quoi s’occuper pour de longues nuits d’insomnie.

Un dernier mot tout de même sur le fameux « Chevalier d’Arkham » qui donne son nom à cet épilogue. Si son design, mixte d’une version militaire et robotisé de Batman, ne manque pas d’allure, il est dommage de constater que son identité réelle, base de sa psychologie et de sa croisade contre le Chevalier noir, ne tiendra pas longtemps face au regard acéré des puristes. On aurait préféré un véritable antagoniste original qui aurait été propre à la série Arkham plutôt qu’une simple réutilisation d’une histoire déjà connue.
On pourra cependant se rabattre sur une épouvantail revenu en force depuis Asylum et dont la présence inquiétante baigne l’ensemble du jeu (faisant oublier au passage sa triste apparition dans les films de Nolan).
Et cerise sur le gâteau, la présence d’un Joker presque revenu d’entre les morts et dont les apparitions fantomatiques constituent sans doute quelques uns des meilleurs passages du jeu.

En bref, Arkham Knight constitue une conclusion digne de ce nom à la saga, reprenant les qualités et parfois les défauts de ses prédécesseurs mais attestant d’une véritable cohérence scénaristique et d’un univers visuel qui restera une référence (la référence ?) des adaptations comics sur console.

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